Alors que la Chine vient de dépasser le japon comme deuxième économie mondiale et rapporte une forte croissance de son PIB pour 2010 (+ 10,3%), de nombreux médias ont fait l’exercice d’aller au delà de la vision monolithique du géant chinois et de comparer les économies des provinces et municipalités chinoises aux économies nationales d’autres pays.
En effet la Chine en tant que pays est dans une catégorie à part :
Population : 1,3 milliards d’habitants (1er pays du monde)
PIB : 11 trillions (2ème pays du monde)
PIB : Composition par secteurs
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Agriculture : 10%
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Industrie : 47%
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Services : 43%
Exportations : 1,6 trillion (2ème pays du monde)
Importations : 1,3 trillion (3ème pays du monde)
A l’opposé, comparer les économies des provinces chinoises à des pays permet de donner une dimension plus « humaine » à ces chiffres.
Ainsi, en 2009, Guangdong, Shandong et Jiangsu, les trois provinces chinoises les plus riches avaient des PIB entre 574 et 508 milliards de dollars. Les économies nationales les plus proches de ce niveau sont l’Indonésie (540 milliards de dollars) et la Suisse (491 milliards de dollars). Les autres provinces ont des PIB qui vont de 435 milliards de dollars pour Zhejiang, ce qui correspond à peu près au PIB de l’Iran, à 6,6 milliards de dollars pour le Tibet, ce qui en fait l’équivalent du Bénin.
Comparaison du PIB global des provinces et municipalités chinoises avec des PIB nationaux équivalents (2009)
La comparaison permet aussi de mieux voir les différences régionales internes dont les autorités chinoises parlent souvent.
Par exemple, le niveau de prospérité des provinces les plus riches (comme Guangdong) est presque 10 fois celui des provinces les plus pauvres (comme le Tibet). Un autre aspect intéressant est de voir comment la croissance économique est répartie dans le pays.
De façon surprenante, Qinghai et Ningxia, les deux provinces les plus pauvres de Chine, profitent d’un taux de croissance économique de 13%, alors que malgré la réputation glorieuse de Shanghai, le taux de croissance de la ville est en fait le plus bas de toutes les unités administratives chinoises.
Analyser le PIB par habitant des provinces et municipalités chinoises permet d’aller plus loin dans cette comparaison interne. Ainsi, per capita, Shanghai est la région administrative la plus riche de Chine en Chine avec un PIB de 11 733 dollars par habitant, suivie par Pékin (10 674 dollars) et Tianjin (9 635 dollars).
Les provinces centrales, une région très peuplée au fort potentiel pour une robuste croissance économique, avaient elles un PIB par habitant juste en dessous de 3 000 dollars, équivalent au Cap vert et au Togo, alors que le PIB global de la région est de 1,2 milliard de dollars, soit l ‘équivalent de la Russie.
Le PIB global du Sichuan est à peu près égal à celui de Shanghai, qui a moins d’un quart du nombre d’habitants. Cette disparité suggère que la région du centre de la Chine va continuer à être une zone de croissance pour la matière première et la demande pour les biens de consommation. Une conséquence de ces différences est que les fournisseurs de matières premières, de fabricants d’automobiles, de matériaux de construction devront considérer concentrer leurs stratégies de vente sur les régions avec le plus grand potentiel de demande.
Comparaison du PIB par habitant des provinces et municipalités chinoises avec des PIB nationaux équivalents (2009)
Sources : World Bank, NBS China, Maps of the World, China SignPost, echinacities, CIA